Moi expat, et alors ?

L’expatriation peut être très attirante pour qui souhaite découvrir le monde. Prendre un nouvel élan tout en partant à la découverte de soi.

Mais les perceptions associées sont loin d’être unilatérales. Selon le temps depuis lequel vous êtes expatrié·e, vous avez pu connaître des phases d’excitation liée à la nouveauté, ou bien le mal du pays, ou encore un sentiment croissant d’être entre deux mondes. Au point de ne plus vous sentir chez vous ni dans votre pays d’origine, ni dans votre pays d’accueil.

Une prison dorée

Dans votre pays d’accueil, vous avez en général un statut que vous n’auriez probablement pas dans votre pays d’origine. L’expatriation peut devenir une prison dorée. Et le mal du pays peut se retourner en haine envers les habitants de votre pays d’accueil. Eux ne sont pas responsables de votre mal-être. En y regardant de plus près, qu’en est-il de vos difficultés à assumer vos choix (même s’il s’agit d’un choix plus ou moins forcé, en particulier lorsque l’expatriation se résume initialement à accompagner votre conjoint·e) ? Avez-vous pris la mesure des bouleversements impliqués par ce déracinement ?

Un retour difficile

Dans votre pays d’origine, vous attirez les jalousies de ceux qui n’ont jamais quitté le territoire. Là, ce sont leurs ressentis qui se retournent contre vous. Leurs difficultés à oser quitter le territoire mutent vers un ressentiment à l’égard de ceux qui ont pris le risque de partir. Le risque, oui, car ce n’est jamais une aventure facile, malgré ce que peuvent croire ceux qui n’ont jamais bougé et qui envient l’existence aux apparences favorisées des expats.

Comment vous sentir à votre place dans de telles conditions ?