Si. Justement. Un rêve veut dire quelque chose : il cherche à faire passer un message. Quelque chose en vous veut être écouté. Mais il est souvent difficile d’accepter que ce message si peu compréhensible puisse nous en apprendre sur nous-même. Comment votre conscience, forte de sa rationalité, pourrait-elle s’ouvrir à cet irrationnel incontrôlable ?
Des résistances
Dans mon cabinet, lorsque je demande aux patients en début de thérapie s’il leur arrive de rêver, trois arguments reviennent fréquemment :
Je ne me souviens pas de mes rêves (voir ici).
Il faut se souvenir de tout le rêve pour que ce soit pertinent de s’y intéresser, non ?
Une fois écrit, le rêve n’est plus ce qu’il était. C’est déjà une réduction, une déformation… L’essentiel est déjà perdu.
Aucun de ces arguments ne me semble juste. Parfois une simple image suffit à bouleverser en profondeur. D’autant plus si elle revient régulièrement dans vos nuits (voir Je ne comprends rien à mes rêves).
Au-delà de la rationalité
La rationalité est un outil formidable pour avancer dans la connaissance, mais nous ne sommes pas que rationnels. Qui oserait dire que l’intuition est inutile ? Pourtant, elle n’est pas rationnelle.
Il peut être déstabilisant de s’apercevoir que quelque chose en nous sait ce que nous n’osions imaginer. Le rêve donne une place à l’irrationnel en nous. Le rêve nous aide à découvrir que nous sommes plus vastes que ce que nous croyons.